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Le Cinéphile Du Samedi

Monstres Academy

Publié le 16 Juillet 2013 par lecinephiledusamedi in Dessins-Animés

http://fr.web.img1.acsta.net/r_160_240/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/91/41/04/20484519.jpgMonstres Academy (2D VF)

De Dan Scanlon

Avec Billy Crystal, John Goodman

2013, 1h44, Tous Publics

 

                Comme dans bien d’autres domaines, le marché des films en images de synthèse est soumis à une forte concurrence, dont les deux leaders (Disney© et Dreamworks©) se disputent recettes mondiales et entrées en salles obscures. C’est en rachetant Pixar© en 2006 que le premier accélère sa croissance, s’offrant pour le coup une machine artistique aux idées brillantes et à la maîtrise exemplaire. Bien qu’en perte d’innovation, puisque les suites se multiplient, le studio à la lampe a toujours été l’un des pionniers de sa génération, réinventant l’imagerie visuelle et sortant coup sur coup d’excellents métrages. Véritable modèle pour les uns et les autres, il finit par donner une suite à Monstres & Cie en 2013, préquelle événementielle d’une franchise devenue incontournable. Analyse d’une réalisation signée Dan Scanlon.

                Pour lancer le film, c’est une préquelle dans la préquelle qui nous est proposée, puisque nous sommes plongé dans l’enfance de Bob Wazowsky. Encore à l’école primaire, c’est à travers sa première visite du Ministère de la Terreur que l’enfance difficile du plus mignon des cyclopes est mise en avant. Le film n’aura d’ailleurs de cesse de rappeler son handicap et de tenter d’y remédier. Car Bob, bien que monstre de naissance, ne fait peur à personne. Une infirmité qui, si elle s’avère être un point faible, trouve son versant positif dans la motivation et la hargne du héros. Passé cette courte introduction, et ravi de retrouver Bob et Sully plus de dix ans après leur absence, le spectateur entre par la grande porte au sein de l’Université des monstres, utopie contradictoire et non représentative de l’idée qu’on s’en faisait : les couleurs sont vives et flashy, certains monstres tirent leur force de leur look hippie tandis que leur personnification caractérielle tend davantage vers le gentil que l’agressif. Un pied de nez aux amateurs de violence qui se jetteront alors sur les slashers des années 80. Pour structurer le tout, c’est à travers un scénario bien ficelé, sans trop de longueurs, que l’histoire prend forme, entre soirées d’intégration, cours de terreur et joie de la collocation. Une sorte de transposition du monde humain dans un univers plus imaginatif. Enfin, quelques clins d’œil cinématographiques, dont le remarquable jet de peinture rappelant un certain Carrie au bal du Diable, se mélangent furtivement dans un curieux dosage d’émotion et d’humour que rien ne semble pouvoir bouleverser. Hormis une bande d’irréductibles défauts qui résistent encore et toujours aux équipes de monteurs.

                Ainsi, c’est du côté des dialogues que le film perd un peu de sa magie, parfois trop longs et inadaptés au reste du film. Les nombreux discours d’encouragement qui parsèment le métrage, en plus des moqueries destinées aux bons derniers vont dans ce sens, conférant au film une image de déception, en partie pour ses éternels rabâchements de la loi du plus fort. On pourra aussi désapprouver le design de certaines créatures, pas assez recherché et laissant croire à un manque de travail de la part des dessinateurs. Pourtant, qu’il s’agisse des jouets de Toy Story, des héros des Indestructibles ou des vikings de Rebelle, les personnages ont été toujours au cœur du récit. Toutefois, ce qui saute aux yeux, ce n’est pas tant ses petites imperfections scénaristiques, présentes dans tout bon métrage, mais davantage son incapacité à faire aussi bien que le premier. Certes, il n’y a plus d’effet de surprise, les personnages sont désormais connus et Boo ne nous attendrit pas de ses mimiques enfantines, mais le constat est bien là : Monstres Academy, en dépit des jolies aventures à nouveau narrées, plus difficilement il parvient à nous émerveiller.

                En résumé, Monstres Academy n’est certes pas le dessin-animé de l’année, ni même celui que mettra en avant le studio, mais il s’inscrit néanmoins dans une dynamique de divertissement destiné aux plus jeunes. Aussi, précédé d’un joli court-métrage appelé Le Parapluie Bleu, on se dit, l’esprit tranquille, que Pixar© a encore de belles aventures à nous conter.

 

14/20

 

http://braindamaged.fr/wp-content/uploads/2013/05/monstres-academy-trailer-final.jpg

http://s.tf1.fr/mmdia/i/58/2/monstres-academy-de-dan-scanlon-10860582ywvbd.jpg?v=6

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